Matos de légende #8 – La Digitech Whammy

Au début des années 90, la pédale Whammy de Digitech a changé et influencé le monde de la guitare, ouvrant la porte à des sonorités jusque là inédites. « Killing In The Name » (Rage Against The Machine), »Seven Nation Army » (The White Stripes), « My Iron Lung » (Radiohead), « New Born » (Muse) : autant de chefs d’oeuvre du rock qui doivent beaucoup à la pédale rouge de Digitech.

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Fondée en 1984, la société Digitech a réalisé de nombreuses innovations dans le domaine des effets numériques. En juin 1990, Digitech dévoile la Whammy WH-1 : la première pédale d’effet capable de produire des décalages dans la hauteur des notes. La pédale émule numériquement les sons produits lorsqu’on utilise le vibrato (« whammy bar » en anglais) de la guitare. La Whammy est l’association d’un pitch shifter, c’est à dire une modification de la hauteur de la note jouée, et d’une pédale d’expression permettant des effets de glissando ou de dive bombing (cf l’interprétation de l’hymne américain par Jimi Hendrix à Woodstock). La note peut être augmentée ou baissée jusqu’à 2 octaves. C’est la pédale d’expression qui permet de faire varier la hauteur de la note. Un mode Harmonizer permet également de dupliquer la note, c’est à dire qu’on entendra à la fois la note normale et la note modifiée. Le défaut principale de cette première version est qu’elle pouvait, dans certains cas, produire des artefacts numériques.

La pédale rencontra rapidement un grand succès auprès de nombreux guitaristes : Steve Vai, David Gilmour, Kirk Hammet… Mais celui qui donnera véritablement ses lettres de noblesse à la Whammy est Tom Morello, le guitariste de Rage Against The Machine. L’album culte « Rage Against the Machine », sorti en 1992, est truffé d’effets produits avec la Whammy. La pédale de Digitech devient pour Tom Morello une pièce essentielle de ses compositions. On peut citer le solo de « Killing In The Name » ou l’introduction de « Bullet In The Head » parmi ses nombreuses utilisations marquantes de la Whammy.

Plusieurs versions de la Whammy verront ensuite le jour :
DigiTech Whammy II Une version cheap, moins chère à fabriquer, mais aussi de l’avis de beaucoup, moins bonne.

DigiTech XP-100 Whammy-Wah

Elle intègre à la fois une Whammy et une Wah-Wah.

DigiTech Bass Whammy

Une pédale Whammy conçue pour la basse.

DigiTech Whammy IV (2000)

C’est celle qui est la plus proche de la WH-1 en termes de conception mais elle dispose de plusieurs fonctionnalités supplémentaires : le contrôle MIDI et deux nouveaux presets : « Divebomb » et « DropTune ».

DigiTech Whammy DT (2011)

Elle se distingue des autres modèles par l’utilisation d’un true bypass, de tons polyphoniques, d’un switch pour la fonction « drop tune » et d’autres nouvelles fonctionnalités. La polyphonie permet d’avoir un meilleur rendu sur le jeu en accords. La Whammy DT est le premier modèle de Whammy à utiliser un adaptateur 9V DC et non AC.

Whammy V (2012)

Comme la Whammy DT, elle fonctionne sur un adaptateur 9 V DC (265 mA). Une nouvelle fonctionnalité de la Whammy V est l’auto-calibration, qui remplace le système d’étalonnage manuel des modèles précédents. Elle a les mêmes fonctionnalités que la Whammy DT mais sans le contrôle Drop Tune. La nouvelle fonctionnalité de cette version est un switch permettant de passer d’un mode Classique (WH-1) à un mode Chords (polyphonique).

Digitech The Drop (2014)

Il s’agit d’une pédale dérivée de la Whammy DT. Dépourvue de pédale d’expression, elle ne propose qu’une seule fonctionnalité : la transposition de -1/2 ton à -1 octave avec un switch pour une utilisation momentanée ou en continue.

Digitech Whammy Ricochet (2016)

La Ricochet ne possède pas de pédale d’expression, mais est dotée entre autres de 7 modulations ainsi que d’un switch pour les modes Classic ou Chords, un réglage de pitch, la duplication du signal d’origine avec celui de l’effet choisi et un réglage pour la vitesse de l’effet.

La grande famille des pédales Whammy : Whammy I, Whammy II, Bass Whammy, Whammy IV, Whammy DT, Whammy V, The Drop, Whammy Ricochet

Les prouesses de Tom Morello ont logiquement influencé de nombreux autres guitaristes qui se sont à leur tour appropriés la Whammy pour façonner leur son.

Matthew Bellamy (Muse)
Matthew Bellamy ne s’en est jamais caché et avait d’ailleurs déclaré, à la sortie de « Origin of Symmetry » en 2001, que le son de l’album avait été en grande partie influencé par celui de Rage Against The Machine. Bellamy est, en effet, un inconditionnel de la pédale Whammy, à tel point qu’elle est l’élément le plus caractéristique du son de Muse. Il l’utilise sur de nombreux solos de guitare pour changer la hauteur du son. On peut l’entendre notamment sur les solos de « Sunburn » et « New Born », sur « Recess » et sur certaines parties de « Assassin (Grand Omega Bosses Edit) ». Matthew Bellamy a même modifié certaines de ses guitares pour leur ajouter un pad tactile permettant de controller la Whammy avec ses doigts grâce à une connection midi. Sur scène, Bellamy a deux pédales Whammy dans son arsenal : une Whammy IV et une Whammy DT.

Jonny Greenwood & Ed O’Brien (Radiohead) L’utilisation la plus notable de la Whammy par Jonny Greenwood est certainement sur « My Iron Lung ». Sur cette chanson, le guitariste de Radiohead l’utilise sur le riff principal en jouant une harmonie augmentée d’une octave. Sur « Too young To fall Asleep », Jonny utilise la Whammy seule directement sur le signal clean pour obtenir ce son si caractéristique. Sur « Subterranean Homesick Alien », à partir de la 10ème secondes, il l’utilise pour augmenter les notes d’un octave. Idem sur la fin de « Just » pour obtenir cette note finale qui hurle et on la retrouve aussi sur « Nice Dream » ou « Planet Telex ». Ed O’Brien, l’autre guitariste du groupe utilise aussi une Whammy sur « Paranoïd Androïd », pendant le passage où Tom York Chante ‘What’s that’ mais aussi sur « Lucky », « Dollars And Cents » et sur les première versions de « Scatterbrain ».

Jonny a utilisé la Whammy I d’origine à partir de 1994 puis a opté pour la Whammy IV en 2010 tandis que Ed utilisait la Whammy II jusqu’en 2000 pour la remplacer lui aussi par la Whammy IV.

Jack White (The White Stripes)
Jack White est sans doute l’artiste qui a contribué à remettre au goût du jour la Whammy dans les années 2000. En gros, le son des White Stripes, c’est une « Big Muff » et une « Whammy ». Jack White explique son amour de la Whammy : « J’adore jouer avec les octaves d’une même note. C’est un peu comme un bassiste qui joue avec toi. Cela ne change pas exactement ce que tu décris aux gens, ce que tu essaies d’exprimer. Mais cela reprend à l’octave, à une fréquence plus haute. J’aime l’idée. »
Dans les années 2000, de nombreux groupe fonctionnant sur le mode guitare/batterie voient le jour : « The White Stripes », « The Black Keys » ou « Black Box Revelation ». Pour ces groupes dépourvus de bassiste, la Whammy permet de faire illusion. Jack White utilise la Whammy IV. On l’entend sur énormément de morceaux pour simuler une basse comme sur le méga hit planétaire « Seven Nation Army » mais aussi par exemple d’une toute autre façon sur le solo de « Ball and Biscuit » et le break de guitare de « When I Hear my Name ». Jack White applique même la Whammy sur sa voix dans « Who’s a Big Baby ». Enfin, le solo de guitare hallucinant de « Freedom At 21 » sur son premier album en solo est à écouter absolument !

La liste des adeptes de la Whammy est très longue : Josh Homme et Troy Van Leeuwen (Queens of The Stone Age) James Iha et Billy Corgan (Smashing Pumpkins), Kirk Hammett (Metallica), The Edge (U2), Joe Satriani, Joe Perry (Aerosmith), John Frusciante (Red Hot Chili Peppers), David Gilmour (Pink Floyd), Dimebag Darrell (Pantera)…

On termine en musique avec la playlist spéciale Whammy de Guitar Geek.

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