Matos de légende #1 – Gibson Maestro Fuzz Tone

Régulièrement, Guitar Geek se penchera sur un instrument ou un matériel qui a participé à écrire la légende d’une ou plusieurs icônes de la musique. Pour ce premier article consacré aux matériels de légende, nous allons nous intéresser à la pédale de guitare « Maestro Fuzz Tone ».

Créée en 1962 par Gibson, elle est souvent considérée comme la première pédale de fuzz de l’histoire à avoir été distribuée dans le commerce. Précisons néanmoins que l’effet Fuzz fût pour la première fois entendu en 1957 sur le titre « The Train Kept A Rollin » de Johnny Burnette, mais l’effet avait alors été produit accidentellement suite à un défaut de l’amplificateur puis conservé par le groupe. C’est ensuite le guitariste Link Wray qui le popularisera et le développera dès 1958. Jusque là, le son fuzz était obtenu en trafiquant les amplis et en les poussant au maximum de leur possibilité afin de les faire saturer pour obtenir ce grain inédit.

C’est donc en 1962 que Gibson commercialise la pédale « Maestro Fuzz Tone FZ-1 » mais c’est en 1965 qu’elle entre dans la légende lorsque Keith Richards, le guitariste des Rolling Stones, décide de l’utiliser pour jouer le riff principal de « (I Can’t Get No) Satisfaction ».

A l’origine, Keith Richards voulait faire intervenir une section de cuivres pour interpréter le riff de Satisfaction mais par faute de temps, il est obligé d’abandonner l’idée. Dans l’idée de trouver une alternative, il se rend dans un magasin de musique proche du studio d’enregistrement pour dénicher une pédale d’effet qui pourrait enrichir la sonorité de sa guitare. C’est alors qu’il tombe sur une pédale soldée : la Gibson Maestro Fuzz Tone. La Fuzz Tone produit un son fuzzy qui épaissit le son de sa guitare et s’approche du rendu qu’il voulait obtenir avec des cuivres. En 1965, Satisfaction devient le premier single des Rolling Stones classé numéro un aux Etats-Unis et demeure aujourd’hui le plus grand succès du groupe et l’une des plus grandes chansons de l’histoire du rock ‘n’ roll.

La Maestro Fuzz Tone a un son nasillard, assez agressif, qu’on peut définir aussi de « nid d’abeille » avec un esprit très vintage. Elle correspond particulièrement aux styles garage et psyché et est parfaite si l’on veut sonner comme The Stooges ou The Sonics.
La Maestro FZ-1 possède un circuit doté de trois transistors au germanium RCA 2N270, et est alimentée par deux piles de 1,5 volt. C’est un câble de plomb qui permet de connecter la pédale à l’instrument. À la fin de l’année 1965, grâce au hit des Rolling Stones, les ventes de la pédale explosent et une fois toutes les unités vendues, le circuit est repensé avec des transistors 2N2614 et 2N2613 et une alimentation par une seule pile de 1,5 volt. Le modèle est ainsi rebaptisé « Maestro Fuzz Tone FZ-1a ». En 1968, un nouveau modèle mis à jour fait son apparition : le FZ1-b possède un circuit conçu par Robert Moog, et utilise une alimentation de 9 volts et alternativement 2 ou 4 transistors en silicium. Dans les années 1970, Gibson sort le modèle FZ-1S Super-Fuzz, avec un look et un son très différents des modèles précédents.

De gauche à droite : les Maestro Fuzz-Tone FZ-1, FZ-1A et FZ-1B

La Maestro FZ-1s Super Fuzz

La pédale, qui a connu une réédition dans les années 90 dans sa version F1-Za, n’est plus produite aujourd’hui. On peut néanmoins trouver des imitations plus ou moins proches telles que la « Satisfaction » de Electro Harmonix ou la Boss FZ5 qui simule numériquement cet effet.

Parmi les illustres utilisateurs de la Maestro Fuzz Tone, on trouve Keith Richards bien sûr mais aussi Billy Gibbons (ZZ Top), George Harrison (The Beatles), John Lennon (The Beatles), Chris Squire (Yes) et Pete Townshend (The Who).

On termine en musique avec une playlist spéciale « Maestro Fuzz Tone » concoctée par Guitar Geek :

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